Ensemble contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie 

Le 17 mai 1990, un tournant historique a eu lieu lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Depuis lors, cette date est devenue emblématique de la lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Ces enjeux ne sont pas seulement des questions de justice sociale, mais aussi des questions féministes.

Bien que le terme « phobie » soit issu du vocabulaire de la psychologie et fasse référence à une peur irrationnelle, l’homophobie, la biphobie et la transphobie ne relèvent pas de la peur mais du rejet, voire de la haine exprimée envers les personnes LGBTIQ+. Sous cet acronyme parapluie se trouve une diversité d’orientations sexuelles, de caractéristiques sexuelles et d’identités de genre (voir lexique LGBTIQ+).

Ces formes de discrimination trouvent leur origine dans la « transgression » des normes, représentations et rôles de genre [1]. Nos sociétés sont organisées selon un « système de genre » binaire qui suppose deux catégories de sexe (mâle et femelle), deux identités de genre (homme et femme) et une attirance envers le genre opposé (hétérosexualité). Cette vision du monde est source d’inégalités : ce qui est traditionnellement associé à la féminité est moins valorisé socialement que ce qui est associé à la masculinité.

Les femmes et toutes les personnes qui ne correspondent pas à cette binarité sont particulièrement touchées par les inégalités, les discriminations et les violences de genre. Doublement (voire triplement !) marginalisées, les femmes lesbiennes, bisexuelles et/ou trans vivent à l’intersection de l’homophobie, de la transphobie et du sexisme. En Suisse, plus d’un tiers des femmes lesbiennes ou bisexuelles ont été victimes de propos et de gestes obscènes, et près de 27% ont été confrontées au harcèlement sexuel sur leur lieu de travail [2]. Les personnes trans sont également confrontées à des niveaux élevés de discrimination : près d’un tiers d’entre elles sont exclues du marché du travail en raison de leur identité de genre [3]. Les femmes trans sont particulièrement vulnérables, représentant 96% des meurtres transphobes recensés au niveau mondial en 2023 [4].

La lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie est un enjeu féministe essentiel, car ces discriminations sont ancrées dans un système de genre qui opprime tant les femmes que les minorités de genre. Elle rejoint également les revendications fondamentales du féminisme : le droit à disposer de son corps, le droit de vivre sans violence sexualisée et la quête d’un monde plus juste, inclusif, et exempt de discriminations.

Ainsi, en ce 17 mai 2024, mobilisons-nous ensemble contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie ! De nombreuses activités sont organisées par les différentes associations LGBTIQ+ genevoises, notamment dans le cadre de la campagne “Genève, Ville durable pour touxtes !” de la Ville de Genève.

Les associations LGBTIQ+ à Genève

Sources

[1] Lorena Parini et Anouk Lloren, « Les discriminations envers les homosexuel-le-s dans le monde du travail : Résultats d’une enquête en Suisse », Travail, genre et sociétés, 2017, vol. 2, n°38, p. 151-169.

[2] Lorena Parini, « Être LGBT au travail » : Résultats d’une recherche en Suisse, Université de Genève & Fédération genevoise des associations LGBT, 2016.

[3] Transgender Network Switzerland, Trans-fair, 2017.

[4] Trans Murder Monitoring 2023 Global Update : https://transrespect.org/en/trans-murder-monitoring-2023/

Campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie 2024 de la Ville de Genève
Campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie 2024 de la Ville de Genève.